Moi et les TCA.

➻ C’est avant tout une maladie psychologique et non physique.

Contrairement à ce que beaucoup pensent, l’anorexie (en tout cas ce qui me concerne) est avant tout psychologie. J’ai constamment cette petite voie dans ma tête négative qui me réduit.

➻ Je voudrais que ça soit plus rapide, être guérie en 2 minutes.

A toutes ces fois ou j’ai crié qu’on me donne un cachet qui me fasse prendre les kilos qu’il me faut et me guérisse en deux minutes ! Mais non, malheureusement cela ne fonctionne pas comme ça. C’est long, très loooooong.

➻ Des motivations, des rechutes, un va et vient.

Je relâche souvent mes efforts, des semaines ou je suis motivée à bloc, ces semaines ou je mange plus de féculents, ou je m’autorise des excès, des aliments « interdits ». Puis d’autres ou tout va mal, ou je me demande pourquoi manger ?

➻ Je ne me vois pas comme les autres peuvent me voir.

J’ai une vision très différente de moi que les autres ont de moi. C’est-à-dire que l’on me voit très mince mais je me qualifierais  plutôt de mince. Ma vision est complètement faussée et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai encore du mal à réaliser que je dois encore guérir. Je demande très souvent à mon entourage de me dire ce qu’il pense de mon état afin d’être dans le « réel ».

➻ Manger plus que les autres me dérange.

A table avec mes parents ou d’autres personnes, je mange comme eux tous les aliments mais quelque fois, il m’arrive de manger plus qu’eux. Comment ça se fait ? Et bien tout simplement car j’ai plus faim. Il faut que je m’y fasse, c’est normal.

➻ Je peux TOUT manger.

A la vue d’un aliment qui peut me sembler « énorme » je me pose beaucoup de questions. Vais-je réussir à le manger ? Ai-je le droit ? Mais je n’ai pas faim, pourquoi le manger ? ON S’EN FOU. J’ai le droit de me faire plaisir, de toute façon je pourrais prendre 5 kgs personne ne s’en rendrait compte. 5kgs de vie ce n’est rien quand on y pense.

➻ Ce n’est pas de la faute de mon entourage.

Malgré ce qu’ils peuvent penser, cette maladie n’est pas apparue par leur faute. Bien sûr, certains troubles sont liés à mon enfance car tous les troubles psychologiques proviennent d’une souffrance antérieure, cependant,  je ne leur veux en rien. Mes parents ne sont pas responsables, même si’l est tout à fait normal qu’ils se remettent en question (comme tout bons parents). En connaissez-vous des parents avec une éducation irréprochable ? NON. Mes parents ont toujours fait ce qu’ils pensaient bon pour moi, mon frère et ma soeur et n’arrêteront jamais. Je les remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils font pour moi, même s’ils ne s’en rendent pas compte car je guérie très lentement, ils se battent tous les jours pour moi et me prouvent leur amour. ♥︎

➻ Je suis tout de même un peu fière.

Guérir complètement est illusoire. Nous ne guérissons jamais complement des TCA, ces troubles resteront toute ma vie j’en suis consciente, malgré tout, je suis fière de ce que j’ai pu accomplir. Malgré mes rechutes, ces questionnements, j’ai énormément évolué depuis le début de ma maladie. Cette maladie m’a ouvert les yeux sur de nombreuses choses, j’en ai beaucoup perdu aussi malheureusement, mais j’ai gagné en maturité et en sagesse.

Alors voilà, depuis 2ans je me bats contre mes démons. Une bataille constante contre cette petite voix qui me dit  « tu as trop mangé » et celle qui contre attaque en disant « 1 ou 5 kgs de plus ne changera rien, tu seras toujours aussi mince ». Le plus dur est d’assumer un corps que l’on ne connaît plus depuis 3 ans. Affronter une image que l’on ne connait plus depuis trop longtemps.

Je le sais pourtant. Remplir mes pantalons me ferait tellement plaisir, voir le sourire de mes parents plus souvent me rendrait tellement fière. Alors voilà, je me bats et j’y arriverais, pour moi d’abord, mes parents, et ma VIE tout simplement. ✝︎

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